La restructuration du marché de l’automobile en Algérie avec une recomposition des marques, qui semble aujourd’hui inévitable, attire des convoitises nationales et internationales. Une offensive qui s’expliquerait par l’incertitude quant à la future composante de ce secteur, du fait de l’implication des anciens détenteurs du monopole dans des affaires traitées actuellement par la justice.
Il est ainsi signalé des démarches entreprises par plusieurs opérateurs auprès des constructeurs concernés et espérer ainsi obtenir leur agrément pour une représentation officielle.
Des groupes algériens ayant déjà un CV bien fourni dans le domaine automobile figurent parmi les prétendants au statut de concessionnaire tel qu’il sera déterminé par le nouveau cahier des charges en cours de finalisation. Et avec la paralysie des liaisons aériennes en raison du Covid-19, ces démarches ne peuvent, pour le moment, se concrétiser que par contact téléphonique et courriel.
Réticence des Allemands
Si certains ont pu établir un lien direct avec les responsables des marques pour tenter de les convaincre de la solidité de leur argumentaire, d’autres, en revanche, ont préféré transiter par les représentations diplomatiques des pays concernés à Alger pour conférer à leur initiative un caractère officiel. De même que des filiales de groupes internationaux ont eu recours à leur tutelle pour renforcer encore plus leur dossier de candidature. Cette offensive sans précédent concerne aussi bien les marques du groupe Volkswagen que les Sud-Coréens.
Pour les Allemands, la décision serait loin d’être tranchée. Et en dépit des déboires judiciaires de leur partenaire historique, en l’occurrence le groupe Sovac, il ne serait pas prêt encore à mettre un terme à un partenariat qui a duré près de 20 ans avec une qualité de représentation aux normes et aux standards internationaux. Une confiance maintes fois renouvelée à Sovac même en pleine période de recomposition du secteur sous l’égide de Bouchouareb et ses pressions pour dessaisir Sovac de cette carte prestigieuse.
Le groupe germanique serait actuellement en phase d’observation de la situation qui prévaut localement et de ses prochaines évolutions. D’autant que certains prétendants seraient loin d’égaler l’expérience et l’expertise de leur partenaire actuel.
Les étrangers en force pour les marques coréennes
Pour les marques coréennes, la situation serait tout autre. On apprend, selon des sources dignes de foi, que des hommes d’affaires étrangers, notamment égyptiens et tunisiens, auraient multiplié, ces derniers temps, les contacts avec ces groupes en mettant en avant les partenariats qu’ils développent déjà avec eux, depuis plusieurs années, dans leurs pays respectifs, aussi bien dans la représentation commerciale que l’assemblage de véhicules. Il serait même question d’une offre de rachat des unités qui étaient en activité.
Nos sources ajoutent également que ces initiatives auraient obtenu l’assentiment des constructeurs qui leur auraient même facilité des contacts avec les propriétaires de ces affaires en difficulté.
De leur côté, les représentants historiques de ces marques coréennes, en plus d’avoir été réhabilités par la justice, ont naturellement et publiquement réaffirmé leur volonté de reprendre leur activité de concessionnaires tout en se conformant aux dispositions du nouveau cahier des charges attendu vers la fin du mois en cours.
Les premiers éléments d’information recueillis ici et là laissent penser que le géant coréen ne souhaiterait pas favoriser directement et automatiquement ses anciens partenaires, mais entendrait plutôt les mettre en concurrence avec d’autres candidats.
Du côté des marques chinoises, on relève aussi un remue-ménage au niveau des anciens concessionnaires qui entendent se positionner dès maintenant en prévision de la prochaine réorganisation attendue de tous. Des logos disparus des radars depuis longtemps se préparent activement à reprendre du service.
B. Bellil Le Soir d’Algérie