vendredi 22 novembre 2024
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Relance du marché automobile, les assurances du ministre de l’Industrie

Le ministre de l’Industrie est revenu encore une fois sur le dossier de l’automobile, en tentant de rassurer les citoyens quant à un dénouement proche.

Il parlera même d’un délai de moins d’une année pour la reprise de l’activité industrielle.

Intervenant dans le cadre d’un entretien accordé au site internet La Patrie News, Ahmed Zeghdar souligne d’abord que « c’est un dossier qui nous tient à cœur, car nous voulons construire une vraie industrie automobile», en faisant allusion aux errements enregistrés précédemment et qui ont occasionné de très lourdes pertes pour le Trésor public.

D’ailleurs, il ne manquera pas de noter que les sommes colossales dépensées en 2013 – plus de 12 milliards de dollars – est un crime contre le pays. « Avec cet argent, nous aurions pu drainer les plus grands constructeurs automobiles ».

Il précisera encore plus le fond de sa pensée : «Deux milliards de dollars nous auraient permis d’acheter une chaîne de production complète, mais l’investissement a été réduit au gonflage des pneus. »

Rappelons juste que durant l’exercice cité par le ministre, l’Algérie avait, effectivement, importé plus de 650 000 véhicules toutes catégories confondues, ce qui constituait une performance commerciale exceptionnelle comparable, voire même supérieure à certains grands marchés européens, comme l’Espagne, la Belgique ou encore le Portugal.

 

Vers des solutions rationnelles et durables

Abordant le contexte automobile actuel en Algérie, le responsable du département de l’industrie affirme: «A présent, nous ne nous inscrivons plus dans une démarche d’urgence. Nous prônons des solutions rationnelles et durables, pour ne plus commettre les mêmes erreurs. L’Algérie possède des capacités immenses et un marché attractif pour les plus grands constructeurs automobiles. La nouvelle loi sur l’investissement enclenchera le redémarrage de cette industrie.»

Et tout en déclarant comprendre le souhait de tout citoyen d’acquérir un véhicule neuf, Ahmed Zeghdar relève que «c’est légitime, mais à quel prix ? Nous souhaitons que les prix soient abordables pour les consommateurs algériens. Au demeurant, les pouvoirs publics n’ont pas interdit aux particuliers d’acheter des véhicules de l’étranger. Chaque mois, 2 000 à 3 000 véhicules neufs sont importés, avec un pic de 10 000 voitures de différentes marques en janvier 2022.

Le marché est ouvert à tout citoyen. Le gel de l’importation touche uniquement les concessionnaires, afin d’éviter une saignée des devises.>> S’agissant de la question d’un probable dénouement tant espéré et attendu de tous, citoyens et professionnels, il revient sur la refondation en cours des textes réglementant l’activité automobile dans notre pays et qui sont « en cours d’élaboration par les services compétents».

Le ministre rappelle également les contacts engagés par son département avec des groupes étrangers dont les négociations seraient à un «stade avancé» en vue de «les inciter à investir en Algérie et à recourir à la sous-traitance locale, puisque des sociétés algériennes fabriquent des pneus, des batteries, des câbles, etc.».

Il ajoutera à ce sujet : «ll n’est plus question d’autoriser le montage des véhicules et le gonflage des pneus, même si nous sommes conscients qu’il n’est pas possible de fabriquer localement des moteurs, soumis à des brevets. »

Rassurer les investisseurs

Et contrairement aux précédentes dispositions réglementaires liées à la construction des véhicules (décret exécutif n° 20 at 226 du 19 août 2020) imposant un taux d’intégration minimal de 30% dès le démarrage de l’activité, Ahmed Zeghdar précise dans cet entretien que «le but est d’arriver progressivement à un taux d’intégration de 30% au minimum dans la filière automobile ».

Une information importante et qui ne manquera pas de rassurer Pour rassurer les potentiels investisseurs intéressés par le marché algérien, et qui ont été découragés par les anciennes exigences, à savoir 30% au démarrage, 35% à la 3° année, 40% à la 4° année et 50% à la 5° année. Une condition superflue, sachant que les constructeurs eux-mêmes ne réalisent pas ces niveaux d’intégration. Et au ministre de l’Industrie de relever : «Quand nous parviendrons à des accords respectant ces conditions, nous autoriserons les constructeurs, avec lesquels nous sommes en pourparlers, à commercialiser leurs véhicules sur le marché national, qui est prometteur. Nous disposons de la main-d’œuvre qualifiée, de l’énergie et des usines de montage confisquées par la justice.>>

Pour lui, <<la production reprendra dans moins d’une année>>. Est-ce à dire que le citoyen doit désormais attendre la reprise de l’activité industrielle pour espére acquérir un véhicule neuf ?

B. Bellil Le Soir d’Algérie