Après le sévère réquisitoire du procureur général, le procès en appel de Mahieddine Tahkout s’est poursuivi, hier, à la cour d’Alger, avec les plaidoiries des avocats de la défense.
Ces derniers ont plaidé l’acquittement de leurs clients, tentant de prouver leur innocence en insistant sur le fait qu’ils n’avaient fait qu’appliquer la réglementation et les instructions des hautes autorités de l’époque.
Ainsi, l’avocat de l’ancien directeur de l’Office national des œuvres universitaires a demandé l’acquittement de son client, expliquant que ce dernier ne faisait qu’appliquer les clauses du cahier des charges qui est, du reste, envoyé à toutes les directions de l’Office au niveau national. Selon lui, ce cahier des charges a été suivi par des correspondances des autorités compétentes exigeant des responsables locaux de l’Onou d’appliquer son contenu.
L’avocat a précisé que le même cahier des charges est toujours en vigueur, précisant que la société de Tahkout a eu un nouveau marché ce mois de novembre conformément à ses dispositions. Partant de ce constat, l’intervenant a plaidé l’acquittement de son mandant.
Un avocat du directeur général de l’Entreprise de transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa) a, lui aussi, demandé l’acquittement de son client poursuivi pour abus de fonction, en évoquant ses qualités managériales. L’accusé est poursuivi dans le cadre de l’affaire d’affrètement des bus de la société Tahkout. Son avocat a expliqué que l’État avait demandé à l’Etusa de renforcer sa flotte et de recourir à la production nationale. Devant l’incapacité de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) de satisfaire la demande, l’Etusa avait recouru à la location des bus de Tahkout à raison d’un peu plus de 19 000 dinars par jour et par bus.
«Tahkout disposait de 3 000 bus. D’où provenaient-ils ? Ce n’est pas notre affaire. Mais l’affrètement de ces bus était bénéfique pour l’État, car l’exploitation d’un bus de l’Etusa revenait à 36 000 dinars par jour alors que l’affrètement revenait à 19 000 DA en plus des frais du receveur.
L’État a gagné 207 milliards de dinars grâce à l’affrètement», a soutenu l’avocat qui a plaidé pour l’acquittement et la réhabilitation de son client.
Les plaidoyers des avocats de la défense se poursuivront aujourd’hui, en attendant le verdict du juge. À rappeler que le procureur général avait requis de lourdes peines de prison à l’encontre du principal accusé (18 ans de prison ferme) et des deux anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal (12 ans de prison ferme).
Karim Aimeur – Le Soir d’Algérie