Dans la foulée des affaires liées au secteur automobile et des lourdes condamnations prononcées par la justice, notamment à l’encontre du groupe Tahkout, le constructeur sud-coréen Hyundai avait décidé de revoir sa stratégie de représentation en Algérie.
Pour cela, il avait entamé il y a quelques mois une opération de prospection en quête d’un nouveau partenaire. Des contacts ont été ainsi établis avec un certain nombre d’opérateurs activant dans le domaine, y compris avec leur partenaire historique qui leur avait, rappelons-le, ouvert les portes du marché algérien à la fin des années 1990 et leur avait permis de s’imposer, quatre années de suite, comme leaders des ventes automobiles toutes catégories confondues. Ces contacts se seraient même élargis à des opérateurs profanes qui n’ont aucune expertise dans le secteur. L’objectif serait, selon des indiscrétions, d’avoir un large choix de potentiels futurs représentants.
Il est à signaler que cette démarche de Hyundai Motors Company (HMC) concerne surtout le volet commercialisation, autrement dit les concessionnaires de véhicules neufs.
Mais aux dernières nouvelles, on apprend que les représentants du groupe coréen auraient décidé de surseoir à cette opération.
En effet, compte tenu de l’indécision des pouvoirs publics face à la question de la relance des importations de véhicules et les reports, sans cesse renouvelés, de la libération de la délivrance des agréments aux candidas à cette activité, le géant coréen aurait opté pour le gel de sa présence en Algérie, tout au moins durant l’année 2021, et de se concentrer sur des marchés internationaux bien plus stables d’un point de vue réglementation et beaucoup plus prometteurs en matière de débouchés commerciaux.
Notre source précise également que durant l’année 2022 et selon l’évolution des décisions du gouvernement concernant ce secteur, Hyundai renouera avec l’Algérie et reprendra son opération de prospection à la recherche d’un nouvel partenaire.
À la question de savoir qu’en sera-t-il du volet industriel et de l’engagement de HMC avec le groupe Tahkout, notre interlocuteur nous informe que les Coréens seraient en attente de la décision finale de la justice vis-à-vis de ce dossier avant de se prononcer. D’autant que la saisie de tous les biens des condamnés avait été prononcée. Rappelons que le groupe Tahkout avait toujours fait prévaloir que l’investissement réalisé à Tiaret pour le montage de véhicules Hyundai avait été fait sur fonds propres et que la participation du groupe coréen aurait été minime et rendue par la suite obligatoire par les modifications apportées au cahier des charges.
Il est à signaler, par ailleurs, que cette attitude de «wait and see» n’est pas l’apanage de Hyundai, mais semble être aussi observée par d’autres groupes automobiles qui attendent un dénouement salutaire aussi bien pour l’importation de véhicules neufs que pour le volet industriel, pour envisager un repositionnement à travers des opérateurs locaux.
B. Bellil Le Soir d’Algérie