Un mandat d’arrêt international a, officiellement, été lancé, la semaine dernière, à l’encontre de l’ancien ministre de l’Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb. Ayant déjà fait l’objet d’une injonction à laquelle le mis en cause avait tenté d’échapper en France, alors qu’il risquait de tomber sous le coup d’une extradition, Abdeslam Bouchouareb avait alors envoyé un certificat médical au procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed pour justifier son absence sur le territoire national, arguant qu’il était en convalescence en France.
Une manière de démentir les informations faisant état de sa fuite au Liban, un pays non signataire des accords d’extradition avec l’Algérie. Le mis en cause a été cité dans toutes les affaires liées aux indus avantages, aux soupçons de corruption et à l’octroi des autorisations et des dérogations pour l’installation des usines de montage automobile, dont la majorité fonctionne sans agrément et risque de mettre la clé sous le paillasson comme c’est déjà le cas pour l’usine de Tahkout Manufacturing Company (TMC) de Tiaret. Cité justement dans les affaires de TMC, du groupe Global Motor Industry (GMI) dans l’affaire de Kia El-Djazaïr, du groupe Mazouz et du groupe Sovac, dont les quatre patrons sont sous mandat de dépôt, Abdeslam Bouchouareb ne s’est présenté à aucune des instructions qui s’étaient déroulées à la Cour suprême malgré les convocations.
Pis encore, l’ex-ministre de l’Industrie n’a pas, non plus, répondu aux convocations de la Section de recherche de la Gendarmerie nationale de Bab Jdid (Alger). Mercredi dernier, le mis en cause devait également comparaître avec Youcef Yousfi, ancien ministre de l’Industrie et des Mines, devant le juge d’instruction près la Cour suprême dans les affaires de Sovac et de Kia El-Djazaïr. Étant absent, la justice a décidé de lancer la procédure pour délivrer un mandat d’arrêt international à son encontre en vue de son extradition vers l’Algérie pour être entendu et jugé dans de lourds dossiers de crimes économiques et de corruption.
Pour cette procédure qui pourrait, par ailleurs, prendre quelques semaines, le parquet général devra notifier à l’Organisation internationale de la police criminelle (Interpol), via son bureau d’Alger, la copie intégrale du mandat d’arrêt international à l’encontre du mis en cause qui, une fois localisé, fera l’objet d’une arrestation, suivie d’une détention préventive dans le pays où il est interpellé avant qu’une demande d’extradition ne soit formulée par la justice algérienne au pays concerné pour son expulsion vers l’Algérie. Cette procédure est valable dans le cas où le pays où le mis en cause serait arrêté est signataire d’accords d’extradition avec l’Algérie. Mais comme certains pays ne sont pas signataires de ces accords avec l’Algérie, le mis en cause pourrait alors s’y réfugier pour échapper à la justice.
FARID BELGACEM Liberté Algérie