Les représentants historiques des marques automobiles en Algérie, écartés ces dernières années, espèrent aujourd’hui reprendre du service, pour peu que leur relation avec leurs partenaires étrangers soit encore d’actualité.
Lors de nos conversations téléphoniques avec Omar Rebrab, président de Hyundai Motor Algérie du groupe Cevital, et Abdelhamid Achaibou, directeur général de KIA Motors Algérie, du groupe Elsecom, entre autres, ils exigent leur réhabilitation, pour relancer, chacun, leur activité de concessionnaire automobile.
A ce sujet, le ministre de l’Industrie de des mines avait, au cours d’une sortie médiatique, souligné que son département n’intervenait pas dans la relation entre le constructeur étranger et son partenaire algérien. Autrement dit, il appartient désormais à la marque de prendre la décision finale.
De près de 35 en exercice en 2016, ils ne sont aujourd’hui qu’à peine une douzaine à maintenir encore une activité orientée essentiellement vers le service après-vente et la pièce de rechange. Un effort colossal consenti par certains pour maintenir la relation de confiance établie avec leurs clients dans un contexte particulièrement difficile.
Des investissements importants réalisés par le passé et qui sont livrés ces derniers temps au silence et à la désolation. Des succursales érigées dans les principales villes et un réseau d’agents agréés disséminés à travers toutes les régions du pays pour assurer un meilleur rapprochement avec les clients et leur proposer des prestations aux normes de la marque et aux standards internationaux.
Cette poignée de concessionnaires a continué, en dépit de la situation de monopole imposée de fait par les assembleurs préférés de l’ancien système, à espérer une lueur d’espoir ou une justice divine.
Qui sont ces concessionnaires toujours en activité ?
C’est le cas notamment des groupes Cevital et Achaibou qui ont été spoliés des marques qu’ils représentaient depuis plus de 20 années. Hyundai, pour le premier, et Kia, Suzuki, Ford, Isuzu et Daewoo camions pour le second. Des entités qui ont, néanmoins, maintenu leur travail avec des moyens et des effectifs optimisés. C’est aussi la filiale du groupe PSA, Peugeot Algérie. Cette dernière a réussi l’exploit de garder en activité durant ces 3 dernières années de disette son réseau d’agents agréés.
Ont continué également à activer Toyota à travers la filiale du groupe Jameel, Emin Auto, représentant des marques JAC, JMC et SsangYong, Citroën avec la société Saida, Mitsubishi avec Facon Motors, Nissan, GMS pour les marques Mercedes VP et Great Wall. A cela s’ajoute la filiale du groupe Renault avec ses marques Renault et Dacia. D’autres à l’image de Diamal ont carrément mis la clés sous le paillasson, préfère quitter le pays.
Il est utile de rappeler que ces concessionnaires marginalisés ont, chacun, présenté un dossier d’investissement pour tenter de se conformer au cahier de l’ancien ministre de l’Industrie, en fuite à l’étranger, mais qui n’ont connu aucune suite.
Certains ont même tenté de faire actionner des leviers politiques et diplomatiques pour espérer intégrer le club fermé des assembleurs. Mais tous étaient, en revanche, convaincus que la construction automobile est un métier à part entière qui exige des aptitudes particulières et un savoir-faire technologique qu’un concessionnaire ne pouvait maîtriser.