Bien avant sa publication, les premières annonces sur le contenu du nouveau cahier des charges régissant l’activité d’importation de véhicules neufs par les concessionnaires a été critiqué par les opérateurs économiques.
Premier regret exprimé, c’est de ne pas avoir été consultés au moment de la préparation de ce cahier des charges, «notre expertise et notre expérience dans le domaine auraient pu constituer une base de travail pour la commission en charge de ce document», nous confiait un de ces opérateurs historiques.
Selon lui, une lecture approfondie du projet de cahier des charges laisse apparaître clairement un manque de maîtrise des tenants et des aboutissants de cette activité. Les dispositions prises sont loin de correspondre, pour certaines, à la réalité du terrain. Il paraît évident que les rédacteurs du texte ont fait, parfois, dans l’approximation avec une méconnaissance du fonctionnement de ce secteur, tant au plan des constructeurs que des concessionnaires locaux.
Pour nos interlocuteurs, «la limitation de la concession à deux marques est une restriction à la liberté d’investissement et de commerce garantie par l’article 43 de la Constitution et ne favorise pas la concurrence et la liberté de choix du consommateur».
Des dimensions inadaptées aux normes internationales
Autre point soulevant des interrogations, ce sont les nouvelles dimensions imposées dans l’aménagement des infrastructures. Cela confirmerait, encore une fois, un tâtonnement dans la rédaction du texte. Et pour cause, exiger 1000 m2 pour un show-room d’exposition de véhicules particuliers relève de l’irréel par rapport aux normes internationales.
La question des surfaces utiles devrait plutôt être conforme aux standards internationaux de la marque concernée et imposée à son représentant en Algérie.
Un dilemme : vendre ou acquérir des biens
De même qu’il est relevé une autre contrainte, dont la mise en application ne manquerait pas d’avoir des répercussions sur les prix de vente des véhicules, à savoir celle se rapportant à l’obligation, soit de la propriété des locaux, soit une location d’une durée minimale de 5 ans.
Toujours dans le chapitre des incohérences du projet de cahier des charges proposé par le ministère de l’Industrie, l’article n°17 se rapportant à l’obligation de l’entrepôt sous douane.
Une disposition contraignante et antiéconomique qui mettrait à mal les équilibres financiers de l’investisseur dont les volumes ne seraient pas importants, surtout en cette période de crise et de limitation des importations et des quantités attribuées aux uns et aux autres.
Ce sont là quelques exemples de dispositions qui suscitent, avant même l’entrée en vigueur de ce fameux cahier des charges, l’incompréhension et l’inquiétude de quelques opérateurs historiques de l’activité automobile en Algérie.