Dans sa récente sortie médiatique, le ministre de l’Industrie s’est livré à quelques révélations sur l’avenir du secteur de l’automobile en Algérie. Au cours d’un entretien au web média «La Patrie News», Ahmed Zeghdar a, en effet, laissé entendre que du nouveau sera prochainement annoncé, non sans en donner quelques grandes lignes.
1/ Ainsi, on apprend que la reprise des importations par les concessionnaires ne serait pas inscrite dans les tablettes du gouvernement pour les semaines et les mois à venir. En tout état de cause, l’année blanche pour l’exercice en cours est d’ores et déjà inévitable.
Pour le ministre, «nous ne nous inscrivons plus dans une démarche d’urgence. Nous prônons des solutions rationnelles et durables, pour ne plus commettre les mêmes erreurs». D’autant qu’il étayera son propos par le fait que les importations par les citoyens ne sont pas interdites, elles connaissent même une évolution constante.
Entre 2 000 et 3 000 véhicules neufs sont enregistrés par les services des Douanes chaque mois et un pic a été signalé au cours du mois de janvier 2022 avec pas moins de 10 000 voitures importées. Ce que le ministre ne dit pas, c’est que ces opérations ne sont pas réalisées par de simples citoyens, mais plutôt par des revendeurs et des réseaux structurés.
Ces véhicules arrivant d’Europe et du Moyen-Orient sont par la suite exposés dans des show-rooms improvisés dans certains quartiers des grandes villes et proposés à des prix pour le moins indécents et ne bénéficiant d’aucune garantie ou prise en charge dans le cadre du service après-vente.
Des citadines d’entrée de gamme, dont les prix ne dépassaient pas il y a quelque temps les 1 800 000 DA, sont aujourd’hui affichées à 3 800 000, voire 4 200 000 DA.
2/ Par conséquent, le ministre souligne que la priorité du gouvernement est de relancer une véritable industrie automobile en Algérie. Il dira à ce sujet que les montants colossaux dilapidés par le passé auraient pu permettre «d’acheter une chaîne de production complète».
À la place, on a eu droit à un «investissement de gonflage de pneus». Désormais, seuls les constructeurs ayant de sérieuses ambitions pour le marché algérien bénéficieront des avantages et des facilités que prévoit aussi la nouvelle loi sur l’investissement. Et tout en revoyant à la baisse les exigences d’intégration, le ministre rappelle que «des sociétés algériennes fabriquent des pneus, des batteries, des câbles…» et qu’il va de soi qu’elles soient intégrées dans le nouveau schéma de production national. Ahmed Zeghdar annoncera surtout que «le but est d’arriver progressivement à un taux d’intégration de 30% au minimum dans la filière automobile».
Il reviendra, en outre, sur les négociations avancées avec des firmes internationales, en affirmant : «Quand nous parviendrons à des accords respectant ces conditions, nous autoriserons les constructeurs avec lesquels nous sommes en pourparlers à commercialiser leurs véhicules sur le marché national, qui est prometteur.»
Cela devrait intervenir, selon le premier responsable du département de l’industrie, «dans moins d’une année». D’autant que dans ses déclarations au média sus-cité, il fera remarquer aussi que l’État dispose désormais des infrastructures existantes qui appartenaient aux anciens opérateurs et qui ont fait l’objet de saisie par la justice. Il laissera entendre que celles-ci pourraient être mises à la disposition des constructeurs intéressés.
Ceci étant, on retiendra de cette nouvelle sortie médiatique, que l’objectif principal est de relancer rapidement la production de véhicules au détriment des importations qui occasionneraient «une saignée des devises».
B. Bellil Le Soir d’Algérie https://www.lesoirdalgerie.com/le-soir-auto/ce-qu-il-faut-retenir-83793