Le groupe français PSA confirme sa volonté de réaliser une usine de montage de véhicules des marques Peugeot et Citroën en Algérie et qu’il reste, pour l’heure, dans l’attente d’une réponse favorable de la part des autorités nationales.
C’est ce qui ressort des déclarations faites par le directeur de la région Afrique Moyen-Orient, Jean-Christophe Quémard au mensuel Jeune Afrique dans sa dernière livraison.
Un projet qui s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de déploiement industriel du groupe PSA dans les trois pays du Maghreb ; Algérie Tunisie et Maroc, pour éviter de subir les contrecoups de la politique des quotas qui y est appliquée par les trois gouvernements et qui conduirait, à terme, à une régression de ses parts de marché dans cette zone traditionnellement acquise aux marques de PSA.
Le responsable du groupe précisera aussi que la production de ces 3 unités se caractérisera par sa complémentarité et représentera 70% des modèles vendus dans la région vers l’horizon 2021.
La première installation prévue au Maroc connaît une avancée notable après l’achèvement des travaux de terrassement et entrera en activité en 2018. Elle est dotée d’une capacité de 90 000 véhicules particuliers et utilitaires par an.
Le second projet, qui a été rendu public à la fin de l’année écoulée, prévoit l’assemblage en Tunisie d’un modèle inédit, en l’occurrence le nouveau pick-up à raison de 1 200 unités/an.
Mais c’est donc le troisième projet, celui de l’Algérie, qui semble susciter le plus d’interrogations et d’ambiguïtés sur les raisons de son blocage alors qu’il allait être entériné lors la visite du ministre de l’Economie français de l’époque, Emmanuel Macron au mois d’avril 2016.
A ce sujet, le directeur de la région Afrique Moyen-Orient soulignera : «Le projet, construit avec nos partenaires privés et publics, est sur la table du Gouvernement depuis six mois, il y a eu quelques allers-retours depuis.»
Abordant les réticences exprimées par le gouvernement algérien et qui ont été renouvelées, du reste, par le ministre de l’Industrie, Abdesselam Bouchouareb, lors de ses récentes déclarations à la presse, M. Quemard ajoutera : «Nous avons pris en compte les demandes légitimes des autorités qui souhaitent industrialiser leur pays, bénéficier de transferts de technologies et favoriser l’emploi local.»
Ainsi, le responsable du groupe PSA apporte non seulement des éclairages sur la nature des conditions émises par la partie algérienne et affirme surtout la disponibilité de son groupe à se hisser à la hauteur de ces attentes en déclarant : «Nous attendons leurs décisions, je suis prêt à prendre l’avion pour Alger.»
Une déclaration qui vient confirmer les informations faisant état d’un projet PSA intégrant, en plus de l’usine d’assemblage de véhicules, des unités de sous-traitance pour la fabrication de composants et autres pièces de rechange en partenariat avec l’un des leaders européens, à savoir Faurecia.
Rappelons que PSA prévoit d’assembler dans la région d’Oran quelque 75 000 véhicules par an entre Peugeot 208 et 301, Citroën C-Elysée et un modèle utilitaire.
Au-delà des précisions contenues dans les propos de ce responsable, c’est, à l’évidence, une réaffirmation de la disponibilité du groupe PSA à faire partie du programme de développement d’une industrie automobile en Algérie et surtout sa volonté de préserver des parts de marché, d’autant que des concurrents s’activent actuellement à consolider leur présence sur le marché local, c’est le cas de Renault avec son usine de Oued Tlélat, Hyundai à Tiaret et à Batna et Volkswagen qui prépare son offensive pour le second semestre de l’année en cours.
Entre les affirmations de Bouchouareb et les réponses de PSA, quelles perspectives pour le projet de Peugeot en Algérie ?
B. Bellil