Annoncé en grande pompe par le centre commercial Ardis pour le week-end dernier, le marché dédié aux véhicules d’occasion « Grande Foire de l’occasion » ne s’est finalement pas tenu.
Vendredi, l’espace réservé par cet hypermarché pour accueillir près de 600 véhicules était vide et aucune voiture n’a été autorisée à stationner, alors que des dizaines de spéculateurs et autres revendeurs ont fait le pied de grue durant toute la nuit pour pouvoir acheter et/ou vendre, et ce, pendant que des clients se sont pointés dès la première heure du jour dans cet espace pour pouvoir acquérir une voiture.
Que s’est-il passé exactement ? Selon des témoignages recueillis sur place, “l’organisateur de ce marché n’a pas encore obtenu l’autorisation d’exploiter cet espace pour vendre des véhicules d’occasion”. Un agent de sécurité témoigne encore : “Nous avons été obligés de convaincre des dizaines de clients et de revendeurs de quitter les lieux et de revenir jeudi prochain.”
En revanche, certains clients ont pu saisir cette opportunité pour négocier hors des espaces d’Ardis. “L’annonce a fait le tour des réseaux sociaux. Autrement, pourquoi serions venus jusqu’ici pour perdre la nuit de jeudi et la journée de vendredi ? Quand j’ai vu sur Facebook que ce centre avait ouvert la grande foire aux voitures d’occasion, je me suis directement précipité pour louer un taxi et venir de Boumerdès. On ne comprend plus rien”, a affirmé un père de famille, la soixantaine, venu acquérir une voiture.
Au fait, le centre commercial Ardis avait annoncé la veille, c’est-à-dire mercredi dernier, l’ouverture de son parking à partir du 12 octobre pour accueillir une foire aux véhicules tous les vendredis jusqu’à 18h. Selon les organisateurs ce parking devait accueillir jusqu’à 2 000 voitures, avec un accès gratuit aux clients acheteurs, non sans monnayer une somme de 1 500 DA pour chaque véhicule exposé.
Pour faciliter l’accès et sécuriser les véhicules, les organisateurs ont décidé d’ouvrir ce parking tous les jeudis soir à 20h. Il faut rappeler que l’ouverture de ce marché intervient quelques mois après que le wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, eut décidé de fermer définitivement celui d’El-Harrach à cause des désagréments causés aux riverains, d’une part, et de la difficulté d’accéder à la ville d’El-Harrach et à l’hôpital Zemirli.
Une décision qui a été généralisée au territoire national pour délocaliser ces marchés vers les zones suburbaines et rurales et qui offrent à la fois des espaces d’exposition et la fluidité de la circulation. D’où cette appréhension des témoins rencontrés sur les lieux sur la possibilité d’annulation de ce marché au vu de sa situation à proximité d’un centre commercial, de l’esplanade Les Sablettes, de la Grande Mosquée d’Alger ou encore de la Société algérienne des foires et expositions (Safex), des hôtels et des tours d’affaires.
Farid Belgacem in Liberté Algérie