A la faveur des dernières mesures de libération des importations décidées par le gouvernement, les arrivages de lots de pièces de rechange automobiles ne manqueront pas de s’intensifier pour le plus grand bien du client algérien.
Et même si la fermeture de ce marché n’était pas totale, puisque des revendeurs réussissaient à approvisionner leurs stocks d’une manière plus ou moins régulière, la diversité de l’offre n’était pas au rendez-vous. Souvent, ces commerçants se limitaient aux pièces et composants sous forte pression, notamment les pièces d’usure et autres filtres, et ne s’encombraient pas des éléments qui risquent de traîner longtemps dans leurs magasins. Ajoutons surtout qu’une attention particulière était accordée aux marques les plus répandues en Algérie et aux modèles les plus en vogue.
D’autant que les concessionnaires officiels, qui occupaient le terrain à travers leurs succursales et leurs réseaux d’agents agréés disséminés sur l’ensemble du pays et assuraient aux clients une disponibilité de la pièce de rechange d’origine et des prestations de service après-vente aux standards internationaux, ont été contraints de baisser rideau, ou, pour une poignée, de maintenir une activité particulièrement réduite sans le soutien de la marque.
Le recours au parallèle
Une situation qui s’est tendue encore davantage après l’éclatement du scandale de la pseudo-industrie automobile et la rupture des partenariats avec les constructeurs concernés. Des dizaines de milliers de clients sont restés sur le carreau, avec la perte de la garantie et la non-prise en charge de leurs doléances d’entretien régulières et obligatoires et autres réparations diverses. Le recours au marché parallèle de la pièce de rechange et aux garagistes de quartier était devenu inévitable pour ne pas voir son véhicule immobilisé pour de longues périodes.
Et la série noire ne s’est pas arrêtée là. Le ministère du Commerce décide de revoir la réglementation des importations en imposant de nouvelles dispositions pour les registres du commerce, ce qui provoqua incompréhension chez les professionnels et cafouillage dans la mise en pratique de cette procédure. A l’évidence, cette situation n’a pas tardé à engendrer des ruptures dans les circuits d’approvisionnement du marché en pièces détachées et un désarroi chez les automobilistes.
De lourdes répercussions
Il va sans dire que les répercussions de cette crise sur l’état du parc national dont plus de la moitié est vieillissante sont considérables. Les propriétaires de véhicules, toutes marques et catégories confondues, et en l’absence de représentants officiels, ont recours à la débrouillardise et, parfois, au système D pour maintenir en activité leur moyen de mobilité.
L’impact est plus important encore pour les véhicules utilitaires, lourds et de transport de voyageurs, soumis à des utilisations extrêmes. Les accidents impliquant ce type de véhicules n’ont cessé de se multiplier avec un nombre record de morts et de blessés.
Ceci étant, il reste à espérer que cette mesure de levée des restrictions sur les importations puisse contribuer à réduire la tension en attendant le retour à un marché automobile national normalisé, avec des concessionnaires officiellement installés, des services après-vente performants, des techniciens formés aux dernières innovations technologiques, des équipements techniques adaptés aux différentes interventions, des magasins de pièces de rechange d’origine régulièrement approvisionnés et aptes à satisfaire toutes les attentes…
C’est la seule voie pour rassurer le citoyen et rétablir les liens de confiance avec les marques automobiles mondiales qui s’apprêtent à revenir en Algérie.
B. Bellil Le Soir d’Algérie