vendredi 22 novembre 2024
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Marché de l’automobile algérien : les marques chinoises en recul

Avec les bouleversements qui caractérisent actuellement la scène automobile nationale, des dégâts collatéraux ont été très vite enregistrés, redistribution des cartes, mise en faillite de nombre de concessionnaires, licenciements massifs de travailleurs, raréfaction des produits disponibles, augmentation démesurée des prix, etc.

Et au-delà de ces aspects, c’est aussi le net recul, voire même la disparition des marques chinoises qui avaient le vent en poupe pendant le «années bonheur» qui retient ici notre attention. Il y a 10 ans, on en dénombrait quelque 30 marques qui activaient sur le marché algérien et qui ont écoulé des dizaines de milliers de véhicules tous modèles confondus, depuis la petite citadine au poids lourd gros tonnage, en passant par les berlines, l’utilitaire léger, les SUV, les pick-up, les bus, etc.

Des marques inconnues précédemment ont fini par s’intégrer progressivement dans le paysage national : Geely, Faw, Chery, Foryota, Auman, Brilliance, Lifan, Great Wall, JAC, JMC, Yujin, Schacman, Yutong, BAIC, Foton, Changan, Zyote, Higer, BYD, DFAC, DFM, Haima, Gonow, Dongfeng, Hafei, Landwind et la liste est encore longue.

Leur atout majeur, un rapport prix/équipements largement compétitif. La clientèle aux revenus modestes a vite été séduite par cette offre inédite en Algérie. Mais plus que les véhicules de tourisme, la famille des utilitaires et, surtout, léger et moyen tonnage a connu une percée commerciale fulgurante, essentiellement auprès des jeunes candidats aux crédits à l’investissement Ansej.

Et si la qualité des produits n’est pas souvent au rendez-vous tout comme la prise en charge auprès de certains concessionnaires, l’intérêt pour les clients est d’abord d’entrer de plain pied dans l’activité économique et de réaliser la rentabilité souhaitée.

Plusieurs usines de constructeurs automobiles chinois en projet…

Au palmarès des marques qui ont réalisé un parcours respectable, on citera JAC et JMC, commercialisées par le groupe Emin Auto et qui ont permis à des milliers de clients de disposer de véhicules adaptés à leurs besoins et conformes à leurs budgets. D’autant plus que le concessionnaire, qui prévoit de réaliser une usine de montage dans la région de Aïn Témouchent, assume correctement ses missions de vente et de service après-vente dans ses succursales et les structures de ses agents agréés.

C’est aussi le cas de Schacman, spécialisée dans les véhicules industriels et qui cumule des milliers de camions de différents tonnages vendus en Algérie, Chery avec son inénarrable petite citadine QQ qui a conquis le cœur d’un grand nombre de clients en quête d’une première acquisition, Great Wall qui voit son image renforcée depuis la dotation de la police nationale par ses pick-up…

En revanche, des dizaines d’autres marques ont connu une instabilité remarquable avec des changements de représentant et une défaillance flagrante dans la prise en charge des attentes des clients en matière de garantie et de service après-vente. Il faut aussi souligner qu’au fil des années, les prix de ces produits venant de Chine ont subi des augmentations substantielles qui les rapprochent parfois des véhicules européens.

Aujourd’hui, avec l’instauration de l’obligation des investissements dans le secteur automobile et la crise financière que vit le pays, la plupart des marques chinoises ont déjà mis les clefs sous le paillasson.

Le groupe Tahkout, qui assurait la représentation de pas moins de 10 marques chinoises dont Brillance, JAC VP, Zoyte, Beijing Benz, Baic, a décidé de mettre un terme à cette branche d’activité. Le vice-président du groupe, Bilal Tahkout, nous confirmera l’information, tout en précisant que «nous préférons consacrer l’essentiel de nos efforts au développement exclusif de nos principaux labels et dont l’activité industrielle est déjà lancée ou encore près de l’être, comme Hyundai, Saipa, Suzuki…».

Ainsi, on constate que la recomposition du marché automobile national est en voie de s’opérer en l’absence de ces nombreuses marques qui on fait, pour un temps, le bonheur de milliers d’Algériens.
B. B. In Le Soir d’Algérie