Rencontré lors de la présentation du nouveau Dacia Duster à Paris, Laurens Van Den Acker, directeur du design du Groupe Renault, a bien voulu répondre aux questions du Soir d’Algérie.
Soir Auto : Pouvez-vous nous situer l’importance du nouveau Duster dans la stratégie de renouvellement de la marque Dacia ?
Laurens Van Den Acker : Le Duster est devenu un véritable phénomène chez la marque Dacia. Dès lors que c’est rare d’avoir une icône, il nous a fallu alors l’aborder avec respect dans notre approche stylistique. Nous avons veillé à perpétuer les gènes de Duster tout en apportant des améliorations sur tout le reste. Et même s’il est reconnaissable comme un Duster, on a néanmoins touché à tout, rien n’a été laissé au hasard. Comme cous pouvez le constater aujourd’hui, le nouveau Duster se distingue par des proportions bien ramassées, des surfaces bien traitées, des dimensions élargies, des équipements de nouvelle technologie, des matériaux plus valorisants et un maximum de confort et de sécurité. Le monde a changé, et il fallait nous adapter aux nouvelles attentes des clients et répondre à leurs besoins.
C’est une montée en gamme pour le même prix de vente.
Ne craignez-vous pas justement de vous écarter de cette esprit d’accessibilité qui a toujours été la marque de fabrique de Dacia ?
C’est vrai que c’est toujours facile de dire que l’on a amélioré les véhicules et que l’on les a dotés de nouveaux équipements. Cela a un coût, et forcément ça coûtera plus cher. Mais dans notre approche, on a essayé de respecter le positionnement de Dacia par rapport à la concurrence et surtout rester fidèle au contrat conclu avec nos clients. Plus clairement, on a préféré garder la même tendance tarifaire. Il faut rester prudent parce que nous n’avons pas de compétiteurs sur le prix et les équipements sur Dacia Duster. Du coup, on doit laisser cette place à Dacia et à Renault. Aujourd’hui, on achète Dacia pour sa générosité. Cela constitue pour nous une niche car il n’y a pas que le prix. C’est un ensemble.
Est-ce un choix de transposer certains éléments stylistiques d’autres modèles de la famille Dacia sur Nouveau Duster ?
Si vous faites allusion à la calandre, je vous dirais qu’on a voulu instaurer l’esprit d’une famille Dacia. C’est une signature qui rassure les clients de Dacia et qui leur permet de s’y retrouver parfaitement. C’est une homogénéité de la marque. C’est une approche à la germanique qui nous permet au final de proposer au client, plus qu’un véhicule mais une valeur sûre. Pour le cas du pare-brise et bien d’autres éléments de la structure, c’est surtout un choix stratégique.
Nous relevons que la signature Duster se retrouve désormais incrustée dans les phares et l’airbag droit avant, c’est une première ?
Oui, c’est une première. Je pense qu’il est temps maintenant d’être fier de la marque et de la manifester par des rappels de signature sur différentes parties du véhicule. Mais c’est aussi pour une raison pragmatique, celle de nous prémunir des tentatives de contrefaçon de certaines boîtes. Cette signature se veut donc une protection intellectuelle du produit.
Le nouveau Duster fait toujours l’impasse sur des offres de personnalisation, de couleur bi-ton ou aussi le toit panoramique ?
C’est un style et un habitacle que j’adore. Après, il y a des choix de nos clients que nous devrons certainement satisfaire à l’avenir. Il y a une attractivité sur le produit, il y a des stratégies que nous défendons bien du côté du design, mais cela n’empêchera pas le département commercial de se hisser à de futures sollicitudes de la part de nos clients. Pour le moment, on a cette chance d’avoir un produit accessible et bien fait. Concernant le toit panoramique, il faut venir travailler chez nous. Là, tu me poses une question pas «très Dacia» (rires).
On se pose toutes ces questions en fait au programme. Mais, si tu veux un toit ouvrant sur Dacia Duster, on t’en fabriquera. Mais cela coûtera au client trop cher !
Propos recueillis par B. B.