De nouvelles décisions d’incarcération ont été prises, hier dimanche, par la justice dans le cadre de la lutte anti-corruption en cours. Youcef Yousfi et le fils de l’ancien ministre du Travail, Mohamed Ghazi, ont été transférés en fin de journée à la prison d’El-Harrach.
L’ancien ministre de l’Industrie et des Mines était sous contrôle judiciaire depuis une semaine, une mesure prise par le magistrat de la Cour suprême en charge de son dossier dans le cadre de l’affaire du groupe Haddad ETRHB.
Hier, il a été inculpé sur la base des chefs d’accusation pour lesquels il est poursuivi dans l’affaire Mahieddine Tahkout. Les griefs retenus à son encontre sont lourds et au nombre de cinq, selon un communiqué rendu public par la Cour suprême. Cette dernière fait état d’octroi volontaire d’avantages injustifiés lors de la conclusion de contrats illégaux avec Tahkout, d’abus de fonction (volontaire encore une fois) et de transgression des lois et de la législation en vigueur, de conflit d’intérêt et de dilapidation des deniers publics. Selon la même source, Youcef Yousfi est également accusé d’avoir perçu des pots-de-vin de la part de Mahieddine Tahkout en échange des privilèges qu’il lui offrait.
Youcef Yousfi est dans le collimateur de la justice depuis un long moment. Il a été appelé à comparaître à plus de sept reprises dans les dossiers traités par le tribunal de Sidi M’hamed. Il a été convoqué successivement dans l’affaire Haddad, celle de tous les patrons de montage de véhicules incarcérés, ils sont au nombre de quatre, et les conclusions des auditions ont été, à chaque reprise, transférées par le procureur à la Cour suprême. C’est le sixième ministre à être incarcéré à la prison d’El-Harrach. Au moment où la nouvelle de son incarcération était rendue publique, le sort d’un autre ancien ministre auditionné par le tribunal de Chéraga demeurait inconnu. Mohamed Ghazi, ancien ministre du Travail et successivement wali de Constantine, Chlef et Annaba, comparaissait pour corruption et abus de fonction, en même temps que son fils poursuivi pour corruption et faux et usage de faux. Le procureur a décidé de le placer sous mandat de dépôt et l’annonce en a été faite alors que l’enquête se poursuivait avec son père.
Il faut savoir également que Ahmed Ouyahia a été, lui aussi, auditionné hier à la Cour suprême dans l’affaire Tahkout. Dans un texte sanctionnant cette nouvelle comparution, la haute instance de justice a fait savoir que l’ancien Premier ministre avait délibérément octroyé des faveurs à l’homme d’affaires et qu’il percevait des sommes d’argent en échange de ses faveurs.
Ces nouvelles affaires portent à six le nombre de ministres écroués pour corruption. Huit enfants d’anciens responsables ont également été mis en détention, il s’agit des deux fils et de la fille de Hamel, du fils de Sellal, du fils de Djamel Ould-Abbès, des trois fils de Melzi et hier du fils de Mohamed Ghazi. Ce dernier a été transféré à la prison de Koléa. Le fils de Ahmed Ouyahia et celui de Abdelkader Zoukh, ancien wali, comparaîtront, quant à eux, à nouveau dans les prochains jours.
A.C. Le Soir d’Algérie