L’année 2023 démarre sur les chapeaux de roues. Avec ses premiers jours d’un hiver «printanier», elle vient mettre fin à un long suspense qui a tenu en haleine l’opinion publique trois années durant.
Il s’agit de l’entrée en application effective des dispositions relatives à l’importation des véhicules de moins de trois ans.
C’est donc finalement acté. Tout Algérien a l’opportunité d’importer un véhicule usagé dont l’âge ne doit pas dépasser les 3 années.
Une aubaine en ces période d’assèchement du marché officiel du neuf. La loi de finances 2023 publiée dans le Journal officiel apporte les précisions nécessaires pour cette opération. Dans son article 66, le citoyen trouve les informations ci-après.
Nouvelles dispositions
«Art. 66. — Les dispositions de l’article 110 de la loi n° 19-14 du 14 Rabie Ethani 1441 correspondant au 11 décembre 2019 portant loi de finances pour 2020, modifiées, sont modifiées et rédigées comme suit :
«Art. 110. — Est autorisé le dédouanement pour la mise à la consommation, des véhicules de tourisme d’occasion et utilitaires électriques et ceux à moteur à piston à allumage par compression (essence) ou hybrides (essence et électrique) de moins de trois (3) ans importés par les particuliers résidents, une (1) fois tous les trois (3) ans, pour leur usage personnel, sur leur devise propre.
Le dédouanement de ces véhicules est effectué avec paiement de la totalité des droits et taxes exigibles, en vertu du droit commun comme suit :
— pour les véhicules électriques, avec réduction de 80% du montant total de ces droits et taxes ;
— pour les véhicules automobiles à moteur à piston alternatif, à allumage par étincelle (essence) ou hybrides (essence et électrique) ;
— d’une cylindrée n’excédant pas 1800 cm3 avec réduction de 50% du montant total de ces droits et taxes ;
— d’une cylindrée supérieure à 1800 cm3 avec réduction de 20% du montant total de ces droits et taxes.»
Une première observation s’impose, celle de la suppression de l’obligation prescrite dans l’ancienne formulation de l’article 110, pour le paiement de la transaction «par débit d’un compte devises ouvert en Algérie».
Une contrainte en moins pour ceux qui ont la possibilité d’importer ce type de véhicule. Ce qui excluait de fait cette pratique ancienne et familiale consistant en la prise en charge de cette opération par un parent installé à l’étranger.
Une alternative peu avantageuse
Néanmoins, il convient de signaler que la cote des véhicules de moins de trois années est loin d’être avantageuse pour le citoyen algérien aux moyens financiers limités.
En effet, en raison de plusieurs facteurs liés notamment à la crise du Covid-19, des composants, des matières premières, qui ont sérieusement impacté l’industrie automobile mondiale, les marchés internationaux ont connu un sérieux problème de disponibilité de véhicules neufs. Les délais de livraison s’étendent jusqu’à plus d’une année pour les modèles à forte audience. Et par voie de conséquence, la demande qui a fortement repris au lendemain de la crise sanitaire s’est naturellement orientée vers l’occasion. On a assisté à des scènes surréalistes où les prix de voitures millésime 2018, 2019, 2020 ont atteint ou dépassé ceux du neuf.
C’est dire qu’il devient de plus en plus laborieux de dénicher la bonne affaire qui n’affecterait pas outre mesure les possibilités de paiement du citoyen algérien.
En plus du prix d’achat et des droits et taxes douanières, il faudra tenir compte du taux de change au marché parallèle, ainsi que des diverses dépenses de voyage, d’assurance, de transport, etc.
Pour toutes ces raisons et tant d’autres, l’option des moins de trois pourrait ne pas susciter l’engouement des grandes foules.
Heureusement que les perspectives de relance des activités du marché automobile officiel et de fabrication locale sont pour l’heure bien prometteuses.
B. Bellil Le Soir d’Algérie