Importation de véhicules en Algérie : les marques chinoises en force

La scène automobile nationale s’emballe de nouveau. Les perspectives d’une véritable relance de cette activité, laissée en jachère 7 années durant, se précisent de plus en plus.

Si l’année 2023 a permis de désamorcer la forte tension qui plombait ce marché, avec l’arrivée de Fiat notamment, l’année 2024 s’annonce, en revanche, plus riche et plus diversifiée en offres, tant en marques que modèles.

La confirmation de ce dénouement a été faite par le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique devant les députés de l’APN, la fin de la semaine écoulée. Il annoncera qu’une enveloppe globale de l’ordre de 2,6 milliards de dollars a été allouée aux opérations d’importation de véhicules pour l’exercice 2023, représentant un volume de 180 223 véhicules toutes marques et modèles confondus (voitures, camions, utilitaires légers, engins, motos…).

Pour la réalisation de ce programme, le ministère de l’Industrie a accordé des agréments à 27 concessionnaires dont 24 ont déjà obtenu le fameux certificat de régulation délivré par le ministère du Commerce qui ouvre réellement la voie aux procédures d’importation, commande auprès du constructeur, lettre de crédit auprès des banques, homologation, dédouanement…

Pour les derniers mois de l’année en cours, on apprend que plus de 40 000 véhicules seront importés par Fiat et 10 000 par JAC. Ce dernier a déjà procédé à l’importation de plus de 2 000 véhicules, essentiellement des camions destinés à différentes applications professionnelles, bennes, frigos, conteneurs, plateaux …

Avec l’ouverture des commandes, une foule nombreuse converge quotidiennement vers le siège de la société Emin Auto, représentant historique de la marque chinoise en Algérie pour l’enregistrement et le paiement.

D’autant que les besoins dans ce domaine sont considérables en raison de l’arrêt des importations depuis des années.

Au-delà des données chiffrées, c’est cette promesse de dénouement et de disponibilité d’une offre plus étoffée en 2024 avec de nouvelles marques attendues, qui est à souligner.

En effet, il se confirme que des labels comme Opel, Nissan, Citroën, Toyota et Peugeot seraient dans les starting-blocks aux côtés d’une pléiade de marques chinoises (JAC, Geely, Chery, Sokon, Foton, DFSK…) qui viendront compléter la configuration du marché automobile locale au cours de l’année prochaine.

Le cas des constructeurs Hyundai et Kia a été également évoqué, tout récemment, par l’ambassadeur de Corée en Algérie qui a réaffirmé la volonté de ces marques de reprendre leurs activités en Algérie et de renouer le lien avec leur importante clientèle.

La longue attente des clientsAinsi, une véritable décompression du marché ne saurait intervenir que courant 2024, voire même à partir du second semestre.

D’autant plus que l’entrée en production de l’usine Fiat à Tafraoui reste prévue dès le mois de décembre prochain et qu’en raison de la montée en cadence progressive de ses capacités de production, la marque italienne ne mettra sur le marché que des volumes réduits pour les premiers mois.

Rappelons que celle-ci débutera son activité avec l’assemblage de la 500 hybride qui sera suivie à la fin du premier trimestre 2024 du Doblo utilitaire (tôlé) et du Doblo passagers au cours du second trimestre.

Le volume global annuel de production est prévu à 90 000 unités.En attendant, la demande dépasse largement l’offre actuelle qui se limite à la seule marque Fiat.

Les délais de livraison dépassent les 3 mois pour certains modèles fortement sollicités par les clients.

C’est le cas de Tipo et de Doblo. Les quantités annoncées par le ministre et attendues au cours des mois d’octobre, novembre et décembre (plus de 40 000 unités), contribueront, sans aucun doute, à réduire la tension et satisfaire une partie des milliers de commandes en attente.

Les clients devront encore prendre leur mal en patience et attendre la prochaine production pour pouvoir disposer d’un large choix de marques et de modèles et aussi d’une offre de prix, espérons, compétitive.

B. Bellil Le Soir d’Algérie