Pratiquement paralysé depuis 2001, et ne tournant actuellement que pour de timides prestations de services pour le compte de l’Office national d’appareillage et accessoires pour personnes handicapées, le Complexe de cycles et motocycles de Guelma se voit ainsi offrir une opportunité de reprendre ses activités et de se refaire une santé financière.
Le recteur de l’université 8-Mai-1945, Lâagoune Salah, a révélé, lors d’une récente visite ministérielle, que le projet de fabrication d’un scooter 100% algérien en collaboration avec l’usine Cycma pourrait se concrétiser dans les prochains mois et ainsi sortir cette unité de la situation économique désastreuse dans laquelle elle se débat. Pratiquement paralysé depuis 2001, et ne tournant actuellement que pour de timides prestations de service pour le compte de l’ONAAPH (Office national d’appareillage et accessoires pour personnes handicapées), qui est d’ailleurs son unique client, le Complexe de cycles et motocycles de Guelma (EPE Cycma SPA) se voit ainsi offrir une énième opportunité de reprendre son activité et de se refaire une santé financière.
Le pari n’est pas impossible, estime le recteur de l’université 8-Mai-1945 en faisant noter que le projet n’est pas vraiment nouveau et qu’il date de trois ans déjà. “Une demande de financement d’un montant de 17 millions de dinars a été introduite en 2018 auprès du ministère de l’Industrie, sans suite jusqu’à maintenant malheureusement”, regrette cet universitaire, en expliquant cet atermoiement par des raisons techniques en rapport avec la présentation du dossier, mais la question reste toutefois toujours pendante à la tutelle. Revenant plus en détail sur cette étude qualifiée de salutaire, M. Lâagoune indique que ce projet, une fois adopté, pourra être réalisé en trois années, durant lesquelles le complexe, assisté en cela par l’université, procédera à l’intégration progressive de quelques pièces sur un scooter d’importation avant de créer et d’entamer la fabrication en chaîne d’un nouveau prototype de scooter entièrement algérien.
Une aubaine donc pour ce site industriel qui employait quelque 1600 travailleurs dans les années 1990 et qui arrive à peine à assurer aujourd’hui les salaires d’une centaine de travailleurs, des contractuels pour la plupart, après avoir été contraint et forcé de recourir à trois plans sociaux consécutifs. Des plans de sauvegarde de l’outil de travail et des emplois, qui n’auront pas servi à grand-chose au final, puisque le complexe, sans plan de charge conséquent et héritier d’une machinerie obsolète, en plus de ne plus pouvoir compter sur les compétences dont il disposait par le passé, est quasiment criblé de dettes. On parle d’une ardoise cumulée de plusieurs centaines de milliards de dinars dont Cycma SPA devra s’acquitter auprès des banques, du fisc et de la Casnos, entre autres créanciers, qui attendent pour leur part un geste pour assainir cette situation catastrophique.
Un cadre à la retraite de cette entreprise a tenu à signaler que ce ne sera pas la première fois que l’on essaye de ranimer le vieux complexe des années 70, qui arrivait à fabriquer des cyclomoteurs, des bicyclettes, des moteurs stationnaires, dont la qualité était irréprochable. “Les produits Cycma se vendaient très bien et nous sommes arrivés à réaliser un chiffre d’affaires de plus de 300 milliards DA à une certaine époque, avant que l’État ne décide d’ouvrir le marché à l’importation, sans penser à protéger le produit national. La concurrence a eu raison de nous avec ces milliers de motocycles et de cycles fabriqués en Asie et en Europe, dont on a inondé le marché, alors que nos gammes étaient devenues par trop onéreuses et surtout désuètes”, se désole ce vétéran, qui figure au nombre des premiers techniciens de l’ex-Sonacome formés en Allemagne.
A. ALLIA Liberté Algérie