Ali Aoun, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, est revenu, lors de sa dernière sortie sur un plateau de télévision algérienne, sur le sujet des importations automobiles.
«Le véhicule est une nécessité, mais pas une priorité», dira-t-il, avant d’ajouter : «Si quelqu’un veut acheter une voiture, il n’a qu’à l’importer lui-même.»
Sur les questions en rapport avec les quotas de 2024, il répondra au journaliste que les histoires de quota sont une création des «smasra». Il est vrai qu’en dehors de 2015, 2016 et 2017, l’Algérie n’a plus instauré de système de quotas pour l’importation de véhicules neufs, limitant toutefois la facture des importations de ces véhicules neufs par les concessionnaires agréés (cadre commercial). Il est vrai aussi que l’Algérie n’a jamais interdit à ses citoyens d’importer eux-mêmes leurs véhicules de l’étranger. Sauf que ces opérations sont laborieuses, coûteuses de par la cherté de la devise sur le marché parallèle, nonobstant le caractère pas très légal de l’opération d’achat des devises, et pas très bénéfique pour le consommateur algérien qui se retrouve confronté aux soucis de la garantie et de la prise en charge et après-vente.
Il convient de rappeler que l’Algérie, après l’arrêt des importations de véhicules neufs en 2017, a décidé de reprendre ces activités en 2023 avec la publication d’un nouveau décret (22-383 du 17 novembre 2022) qui fixe les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de concessionnaire de véhicules neufs, et d’un cahier des charges y afférent. Les premiers agréments ont été délivrés en février 2023, et les autres par la suite, avant que les quotas des autorisations d’importations ne soient annoncés en octobre 2023.
Très peu de temps pour effectuer les opérations d’importation et de commercialisation avant la fin de l’année. En mai dernier, le ministre de l’industrie et de la production pharmaceutique annonçait au forum d’El Moudjahid que 159.073 véhicules avaient été importés à cette date sur le quota de 2023 qui a été de 180.323, soulignant que le quota de 2023 n’ayant pas encore été épuisé, il était prématuré de parler de quota 2024.
Mais dans toutes ses sorties, Ali Aoun insistait sur la priorité affichée par l’Algérie dans le développement de l’industrie automobile.
Il est vrai que le groupe Stellantis a inauguré l’usine Fiat de Tafraoui le 11 décembre 2023, mais l’on voit rarement les modèles de la 500 Hybrid made in Algeria sur le marché.
De même, les quelques constructeurs ayant clairement manifesté leur intention d’implanter une usine en Algérie (JAC), ou de reprendre leurs activités industrielles (Peugeot et Renault Trucks/Volvo Trucks) n’ont toujours pas reçu l’aval des autorités algériennes.
B. A. In Algérie Aujourd’hui