samedi 29 juin 2024
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Accord d’association UE-Algérie : Quand l’Union européenne se croit en terrain conquis

L’Algérie, résolue à se libérer de l’emprise des oligarques prédateurs qui encourageaient le « tout import », a instauré des restrictions commerciales conséquentes, notamment un système de licences d’importation et des subventions conditionnées.

Ces mesures, jugées contraires à l’Accord d’association UE-Algérie prônant la libre circulation des biens, suscitent des tensions avec l’Union européenne. Alger a également suspendu son traité d’amitié avec l’Espagne et gelé les transactions financières avec ce pays, en réaction à des différends politiques.

L’UE, « redoutant des conséquences fâcheuses », a menacé l’Algérie de sanctions. L’UE se croit en terrain conquis. Elle ne sait pas qu’elle a affaire à l’Algérie et pas à n’importe quel Bantoustan soumis et complexé!

Autre point de friction : la question migratoire. L’Algérie, plaque tournante du transit migratoire vers l’Europe, se voit « sommée par l’UE de freiner les traversées illégales et de rapatrier les migrants en situation irrégulière ». Il faut savoir ! Quand l’Algérie renvoie chez eux ces candidats potentiels à l’émigration vers l’Europe, les médias et certains politiques d’en face soulèvent une tempête de critiques et de condamnations contre ces expulsions. Si l’Europe a d’autres moyens pour empêcher le flux d’immigrés qui transitent par l’Afrique du Nord, il est temps de nous en livrer la consistance.

Ce bras de fer met en lumière notre volonté de nous affranchir d’une tutelle néocolonialiste et de nous appuyer sur nos propres forces. Est-ce un crime ?

Grâce au Hirak, mouvement populaire pacifique de libération de l’Algérie du joug des oligarques prédateurs et de leur relais extérieurs, notre pays a mis fin à ces relations commerciales à sens unique. Cet assainissement s’est traduit notamment par la relance d’une industrie nationale moribonde et l’arrêt des importations inutiles et ruineuses.

Nous ne voulons plus de ce déséquilibre commercial avec l’Europe, nous tenons désormais à maîtriser ces importations et à développer notre industrie nationale qui est capable de nous livrer beaucoup de produits que nous importions. L’Europe, habituée à nous refiler n’importe quoi contre des devises sonnantes et trébuchantes, n’est pas contente ! Ses pays subissent la pression des PMI et PME qui faisaient des affaires lucratives avec nos importateurs.

Peut-être que l’Union européenne n’est pas contente de nous voir stopper l’hémorragie de devises (750 millions $) pour l’importation de ketchup ? Peut-être qu’elle veut continuer à renflouer les caisses de ses entreprises qui nous livraient du chewing-gum contre 250 millions $ ? Peut-être qu’elle voudrait voir l’Algérie continuer à lui donner de l’argent pour des containers de terre, de pierres et même de… détritus ?

Ça ne marche plus ! Nous produisons ce que nous voulons et nous importons ce que nous voulons et d’où nous voulons. Notre décision politique et économique est libre. Nous sommes résolus à ne plus nous laisser exploiter, à assumer nos choix économiques et politiques. L’Europe devrait regarder de plus près les parts algériennes de ses approvisionnement en gaz, pétrole et bientôt hydrogène ; des importations fiables et sécurisées à l’importance cruciale pour le vieux continent.

Il faut en tenir compte et considérer désormais les relations avec l’Algérie d’égal à égal. Quant à cet accord controversé, il est temps de le revoir parce que l’Algérie en a marre d’être la vache à lait des affairistes d’ici et d’ailleurs !

M.F. Le Soir d’Algérie

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