Les concessionnaires automobiles qui sont dans l’attente de la validation de leurs dossiers industriels pour pouvoir importer des véhicules ont eu une réponse claire de la part du Premier ministre. Et pour cause, les projets d’assemblage ne seront plus admis par le gouvernement.
La 26e édition de la Foire de la production algérienne, inaugurée jeudi à la Safex, par le Premier ministre Ahmed Ouyahia a été marquée les dernières déclarations de ce dernier. Tout au long de sa visite à travers les différents stands des entreprises participantes, Ouyahia répétait comme un leitmotiv : «Nous n’allons pas laisser refaire l’histoire des minoteries.»
Placée sous le signe «économie diversifiée et performance à l’export», cette foire aurait peut-être dû faire l’honneur aux minoteries, seule capacité industrielle installée en mesure de dégager un surplus à l’export en dehors des hydrocarbures. Les capacités installées en la matière peuvent couvrir deux fois les besoins du marché algérien. Si Ouyahia n’a pas expliqué ce qu’il reprochait aux minotiers, les investissements aidés par l’Etat dans ce secteur agroalimentaire qui bénéficie de quotas subventionnés de blé n’ont, en tout cas, pas servi à booster les exportations. Or, c’est aux assembleurs de véhicules que s’adressait le Premier ministre. Il a, ainsi, détaillé sa pensée aux exposants parmi ceux ayant monté des usines.
«A l’avenir, vous serez cinq pour l’automobile et cinq pour les camions. Cela ne va pas plaire à certains mais, en tant que gouvernement, nous avons à défendre les intérêts du pays», a-t-il dit à un exposant. «Il y a trop de demandes sur l’assemblage automobile et nous n’allons pas “manger’’ toutes les devises de l’Algérie en important des kits, nous mettrons de l’ordre dans ce marché», a-t-il dit à un autre. Et de souligner : «Lorsque nous avions 174 milliards de dollars de réserves de change, nous importions 500 000 véhicules par an pour 6 milliards de dollars mais, aujourd’hui, nous n’avons que 98 milliards de dollars à fin novembre. Nous n’avons pas arrêté l’importation de ce nombre de véhicules pour importer 600 000 kits».
Cette 26e édition de la Foire de la production algérienne marquée par la présence pour la première fois du secteur de l’automobile à travers assembleurs admis par l’Etat (Renault Algérie, Kia El Djazaïr, Global Motors Industries, Sovac Production, Cima Motors, Ival Industrie, Sarl VMS Industrie et les entreprises de l’armée qui montent des véhicules Mercedes) permettrait donc aux visiteurs de découvrir, et ce, jusqu’au 27 décembre, les modèles assemblés en Algérie.
Ce seront pour les années à venir les seules marques made in Algeria puisque le cercle fermé des assembleurs automobiles ne compterait plus que lesdites dix entreprises. Il convient, enfin, de noter que cette manifestation économique a vu la participation de 483 exposants dont 169 entreprises publiques parmi lesquelles 18 entreprises sous tutelle du ministère de la Défense nationale.
L’on compte huit secteurs d’activités : industrie manufacturière, industrie militaire, industrie électronique, électrique et électroménager, industrie agroalimentaire et emballage, industrie chimique et pétrochimique, industrie mécanique, sidérurgique et métallurgique, bâtiment et matériaux de construction ainsi que le secteur des services. Ce dernier est représenté par les banques et les compagnies d’assurances activant en Algérie puisque la 7e édition du Salon des banques, assurances et produits financiers se déroule sur les mêmes lieux et au même moment que la Foire de la production algérienne.