Le ministre de l’industrie et de la production pharmaceutique devrait effectuer aujourd’hui une visite de travail dans la wilaya d’Oran, qui devrait être ponctuée d’une halte à l’usine Renault Algérie Production (RAP) d’Oued Tlélat.
Ali Aoun devra conduire une délégation composée de cadres de son ministère, mais aussi de sous-traitants activant en Algérie dans le domaine de la pièce pour automobile, dont ceux qui fournissaient déjà RAP avant l’arrêt de ses activités. Il sera question de s’enquérir du niveau d’investissement consenti par le constructeur français dans son usine algérienne, et du niveau atteint dans la mise en conformité avec les nouveaux textes régissant l’activité de fabrication de véhicules. De son côté, Renault se tient prêt à reprendre la production dès fin août, début septembre.
Ainsi, cette visite vient conforter les déclarations faites récemment par le ministre de l’industrie et de la production pharmaceutique qui évoquait une reprise imminente de l’usine Renault. Ali Aoun qui effectuait, jeudi dernier, une visite à la foire internationale d’Alger avait vivement recommandé au patron d’Iris Tyres de se rapprocher des usines Fiat, JAC et Renault, affirmant que cette dernière allait bientôt reprendre ses activités. Renault Algérie Production (RAP) qui a été inaugurée le 14 novembre 2014 a dû mettre en veille ses lignes d’assemblage en 2019, avant de les remettre temporairement en marche en 2021, le temps de finir l’assemblage des quelques milliers de kits restés en instance au niveau des ports.
Du coup, cette visite reste très attendue en ce sens qu’elle traduirait le feu vert des autorités algériennes pour le retour du constructeur français qui aura tout de même bénéficié de 5 ans d’exonérations de taxes (TVA, droits de douanes, dans le cadre du CNI) pour un investissement peu conséquent (50 millions d’euros) et des objectifs industriels loin de répondre aux attentes de l’Algérie. RAP a assemblé plus de 260.000 véhicules entre 2014 et 2021, avant de se mettre en veille avec l’épuisement des derniers kits CKD nécessaires à l’assemblage de véhicules en raison de la décision du gouvernement algérien de l’arrêt de l’importation de ces kits SKD et la refondation des bases d’une industrie automobile plus viable.
Plus de 15 milliards de dinars investis dans l’usine RAP d’Oued Tlélat
Et à l’heure où les autorités algériennes poussent pour l’édification d’une véritable industrie automobile, avec des manifestations d’intérêts de constructeurs chinois, Renault ne cesse de rappeler sa disponibilité à relancer son usine d’Oued Tlélat pour laquelle un gros investissement a été consenti dernièrement pour la mettre à niveau avec les nouvelles exigences du gouvernement algérien en matière de fabrication automobile.
On se rappelle encore de ce post du directeur général de RAP qui affirmait, en mai dernier : «Nous sommes prêts et impatients de pouvoir redémarrer.» Rémy Houillons a évoqué, sur son compte Linkedin, la mise en conformité de l’usine RAP, qu’il dirige depuis trois ans, avec la nouvelle législation régissant l’activité de construction de véhicules en Algérie. Et d’affirmer que «près de 15 milliards de dinars ont été investis pour la réalisation de l’usine et des travaux de mise en conformité avec la législation en vigueur», assurant l’engagement de Renault Algérie à «fournir des produits de haute qualité répondant aux normes internationales et toujours dans le souci du respect des attentes de nos clients». Rémy Houillons concluait son post ainsi : «Avec des équipes toujours motivées et compétentes, nous sommes prêts à relever les défis qui se présentent et se projeter vers l’avenir. Notre engagement envers l’innovation est indéniable, notre volonté de développer le tissu fournisseurs et les expertises locales est forte.»
Inaugurée en novembre 2014, l’usine RAP d’Oued Tlélat a assemblé les modèles Dacia Sandero et Sandero Stepway, et Renault Symbol 2 et Clio 4 qui étaient commercialisés dans le pays.
Lancée avec l’objectif de produire 75.000 véhicules/an, elle n’aura finalement jamais atteint son objectif. RAP qui a assemblé 19.419 véhicules (Clio, Sandero) en 2015, est passée à 42.036 unités en 2016, pour atteindre 60.646 véhicules en 2017 et 72.615 en 2018.
Brahim Aziez