Lors de sa visite d’inspection dans la wilaya d’Oran jeudi dernier, qui l’a conduit à l’usine Fiat de Tafraoui d’où sortiront les premiers véhicules en décembre prochain, le ministre de l’industrie a rappelé l’importance de disposer d’un véritable tissu industriel avant d’aller chercher des taux d’intégration de 30% et plus.
Après la visite des installations en compagnie des responsables de Stellantis et du wali d’Oran, Ali Aoun avait assisté à une réunion durant laquelle un point sur la situation lui a été présenté. Cela l’amènera à faire part de sa satisfaction lors du point de presse tenu en marge de la visite, que ce soit par rapport au niveau d’avancement du projet qu’à travers des engagements tenus jusque-là par le constructeur italien.
Le directeur de Stellantis Algérie révélera que 11 équipementiers ont été, pour l’heure, retenus pour fournir l’usine et contribuer à l’atteinte des 30% d’intégration exigés par le cahier des charges. Hakim Boutahra évoquera les pièces d’injection plastique, les pneumatiques, les batteries… dans un premier temps, en attendant d’homologuer d’autres fournisseurs.
Le responsable de Stellantis Algérie signalera de l’usine Fiat Algérie s’appuiera, dans un premier temps, sur les fournisseurs déjà présents en Algérie et qui travaillaient déjà avec les usines qui produisaient avant (Renault Algérie entre autres). Il est question de Martur Algérie (Es-Sénia, près d’Oran) pour les sièges ; Sitel (Tlemcen) pour les câblages et les faisceaux de câbles électriques ; Sarel (Alger) pour les pièces plastiques, pour ne citer que ceux-là, auxquels il faudra ajouter Iris Tire qui produit des pneumatiques à Sétif, et un producteur de batteries (il y en a plusieurs à travers le pays).
« La présence d’équipementiers italiens est souhaitable »
Mais pour le ministre de l’industrie et de la production pharmaceutique, il ne faudra pas se
contenter d’atteindre les 30% d’intégration locale, ni de se reposer sur les seuls fournisseurs locaux, l’idéal serait, selon lui, de convaincre leurs fournisseurs italiens de les suivre en Algérie.
« Notre réglementation favorise aujourd’hui l’implantation en Algérie d’investisseurs étrangers, et nous avons dégagé les assiettes de terrain nécessaires pour permettre aux fournisseurs de Fiat en Italie d’accompagner l’usine de Tafraoui », soulignera-t-il. Il est utile de rappeler que l’ambassade d’Algérie en Italie avait organisé, le 28 juin dernier à Turin, un forum économique sur les perspectives de développement de l’industrie automobile en Algérie, auquel ont pris part des dirigeants et hauts responsables algériens aux côtés d’une centaine d’opérateurs économiques italiens.
Deux panels thématiques avaient été mis en place, l’un consacré au « climat des affaires et la compétitivité de l’économie algérienne », et l’autre aux « perspectives de développement de l’industrie des composants automobile en Algérie ».
Des rencontres B2G (Business to Government) avaient été mises en place pour répondre aux préoccupations et autres questionnements des opérateurs italiens intéressés par une installation en Algérie. Une autre rencontre avait été organisée, en parallèle, entre le ministre de l’industrie et de la production pharmaceutique, Ali Aoun, et les représentants de quelques entreprises italiennes souhaitant mener des projets en Algérie, dont Adler, CNH Industrial et Giacalone Shipyard Cantiere Navale.
De même, il faut rappeler qu’en janvier dernier, le ministre de l’industrie recevait le PDG du groupe italien Adler, un groupe industriel présent dans 34 pays, et qui compte une centaine de sociétés spécialisées qui activent dans le secteur de l’automobile entre autres.
Pour l’heure, nous n’avons pas encore d’écho sur l’éventuelle intention de fournisseurs italiens de s’installer en Algérie. Cela est normal tant que l’usine n’est pas entrée en production. Il faute espérer qu’avec la montée en croissance du rythme de production de l’usine qui est appelée à atteindre les 90.000 véhicules/an et l’agrémentation de nouveaux fabricants de véhicules, les choses commenceront à bouger.