L’absence de communication sur la liste des dix concessionnaires automobiles qui devaient récupérer, dès hier, au ministère de l’Industrie, les agréments provisoires pour importer des véhicules neufs, a pris le dessus sur la transparence tant promise par les pouvoirs publics dans la gestion du dossier de l’automobile en Algérie.
Et si le ministre de l’Industrie, Ferhat Aït Ali Braham, a signifié que seuls les concessionnaires concernés communiqueraient sur ce sujet, une fois les agréments provisoires attribués, il n’en demeure pas moins que ces mêmes opérateurs semblent opter, eux aussi, pour le silence, comme s’ils risquaient de révéler des informations classées “secrètes”.
Ce manque de visibilité et de transparence dans la gestion de ce dossier s’inscrit en porte-à-faux avec la reconfiguration, au demeurant inévitable, du paysage automobile national et la refondation par l’État des dispositifs législatifs pour la relance de ce secteur névralgique. Car, jamais le dossier de l’automobile n’a connu autant de tergiversations depuis l’ouverture du marché aux marques mondiales.
À tel point que le ministère de l’Industrie se limite à donner seulement le nombre de dossiers réceptionnés sur la plateforme électronique et celui des dix opérateurs qui remplissent les conditions énoncées dans le cahier des charges relatif à l’exercice de l’activité de concessionnaires de véhicules neufs.
Pis encore, le même ministère avait indiqué dans un communiqué publié jeudi dernier sur sa page Facebook, que l’opération d’étude des dossiers des opérateurs économiques pour les deux activités de concessionnaires de véhicules neufs et de construction de véhicules se poursuivra jusqu’à l’étude de tous les dossiers déposés, sachant que les deux commissions ont augmenté leur rythme de travail en tenant des réunions-marathon.
Tenus en haleine au même titre que les opérateurs économiques, les Algériens attendent encore la nouvelle du côté des concessionnaires, et ce, après la panne sèche qu’a connue ce secteur en 2020 à cause, notamment, du traitement du dossier de l’automobile au niveau de la justice, mais aussi des retards enregistrés dans la promulgation des cahiers des charges à cause de l’urgence sanitaire à laquelle est confronté le pays.
Hier, plusieurs représentants de médias ont fait le pied de grue devant le ministère de l’Industrie pour tenter d’obtenir des bribes d’informations. En vain. Le silence qui entoure ce dossier a fini par avoir à l’usure les professionnels du secteur. Des responsables de concessions automobiles nous ont affirmé que “rien n’a filtré sur les noms des opérateurs retenus, encore moins sur les marques qu’ils doivent représenter en Algérie”.
Nos interlocuteurs indiquent que les concessionnaires, dont les procès sont en cours, ne risquent pas d’être retenus, et ce, quel que soit l’artifice qu’ils utiliseraient pour convaincre le ministère de l’Industrie. Une chose est sûre, le marché algérien sera, sans doute, disputé entre les marques européennes et asiatiques, sachant que les marques américaines ont peu de chance d’être représentées en Algérie, du moins pas avant 2023 ou 2024, ajoutent nos sources.
FARID BELGACEM Liberté Algérie