A quelques heures, voire à quelques jours de l’attribution des premiers agréments pour les concessionnaires, certains noms commencent déjà à apparaître.
On apprend ainsi la présence parmi les candidats de Nissan avec son représentant, le groupe Hasnaoui, KIA à travers son nouveau partenaire, Aurès Passengers Cars (APC) pour le véhicule particulier et Hyundai camions avec Aurès Commercial Vehicle (ACV) ainsi que JAC pour l’utilitaire.
Pour le reste, l’on s’attend à une offensive de marques chinoises qui auront à suppléer l’absence des Européens et des Japonais.
Une situation inédite qui risque de tourner définitivement la page de la professionnalisation du secteur, notoirement constatée avant l’OPA de Bouchouareb.
Un retour à la case départ avec une expertise dans le service après-vente bien en deçà des standards internationaux.
Encore une fois, c’est le citoyen, à qui Ferhat Aït Ali dénie le droit de regard sur ses priorités, qui en pâtira.
L’on assistera sans doute et sous réserve d’une hypothétique reprise des importations à une configuration du marché à dominance chinoise.
Et même si la qualité et les prix des produits de l’Empire du Milieu ont sensiblement évolué, l’on peut craindre que les nouveaux opérateurs ne soient séduits par des gammes inférieures, pour préserver la rentabilité commerciale.
Il est à rappeler que durant les années précédentes, plus de 35 marques chinoises ont fait un passage éphémère sur le marché algérien.
Des concessions se constituaient le temps d’écouler des stocks, mettre les clefs sous le paillasson et s’en aller vers une nouvelle aventure en abandonnant sur le carreau des milliers de clients sans assistance technique ni disponibilité de pièces de rechange.
Menace sur des parts de marché
En théorie, le cahier des charges relatif aux concessionnaires accorde un intérêt particulier à ce volet de la distribution et aux droits des clients, mais souvent, les différentes politiques péchaient par un manque de suivi et de contrôle durant leur mise en application.
Quelle sera la réaction des marques absentes face à un marché qui fait sa énième mutation ? Quelle sera leur stratégie pour reconquérir des parts de marché laborieusement conquises des années durant ? Avec la consécration de la règle 51/49 pour l’activité de revente en l’état, c’est un dilemme cornélien qui s’impose aux filiales et aux sociétés étrangères qui activaient précédemment.
Opter pour une joint-venture avec un partenaire local, ou se résigner à se délester de l’activité distribution ?
Au volet fabrication, le ministre revient sur ces deux constructeurs, déjà évoqués il y a plusieurs mois, l’un européen et l’autre asiatique, qui seraient intéressés par un investissement dans le cadre « de gros projets d’industrie mécanique qui généreront des écosystèmes dans lesquels évolueront plusieurs de leurs équipementiers et sous-traitants ».
En attendant, d’autres opérateurs nationaux et étrangers ont déjà postulé pour cette activité avec des projets d’envergure.
C’est dire qu’en tout état de cause, le suspense reste de mise autour d’un dossier qui ne laisse guère indifférent.
B. Bellil Le Soir d’Algérie