C’était prévisible. Le géant allemand de l’automobile Volkswagen étudie, à travers sa représentation pour la région de l’Afrique du Nord, la possibilité de lancer un projet d’installation d’une usine de construction de véhicules avec un nouveau partenaire conformément au nouveau cahier des charges.
C’est ce qui ressort de la rencontre de jeudi dernier entre le ministre de l’Industrie, Ferhat Aït Ali Braham, et le représentant du groupe Volkswagen pour la région de l’Afrique du Nord et néanmoins vice-président de la compagnie espagnole Seat, Alfonso Sancha Garcia.
D’emblée, Ferhat Aït Ali rassure son hôte, en lui présentant le nouveau cadre juridique régissant cette activité, affirmant que le géant allemand de l’automobile a affiché “sa volonté d’établir un projet industriel en Algérie conformément à la nouvelle approche de construction automobile”, non sans révéler que “les discussions avec les Allemands avaient commencé il y a six mois”.
Le représentant du groupe Volkswagen a estimé que “les discussions avec la partie algérienne étaient intéressantes et constructives après avoir reçu des explications sur le nouveau cahier des charges régissant l’industrie automobile en Algérie. Nous essayons d’avancer dans ce projet pour voir si nous pouvons concrétiser un projet de Seat ou du groupe ici en Algérie”.
Ainsi, les Allemands ne comptent pas attendre le 31 mars 2021, date butoir pour se séparer définitivement de leur partenaire historique Sovac qui représentait cinq de ses marques depuis le début des années 2000, à savoir Volkswagen, Seat, Skoda, Audi et Porsche.
En déclarant que “les discussions avec les Allemands avaient commencé il y a six mois”, le ministre de l’Industrie confirme la volonté du groupe allemand à lâcher les frères Oulmi, eux qui ne l’avaient pas fait en 2014 quand l’ancien ministre de l’Industrie Abdeslam Bouchouareb avait bloqué les importations du groupe Sovac, allant jusqu’à créer un incident diplomatique entre Alger et Berlin.
Mais connaissant l’attitude de Volkswagen par rapport aux affaires de justice, le groupe Sovac n’aura aucune chance de récupérer la représentation et encore moins son usine de montage.
La condamnation des frères Oulmi a, du coup, constitué un facteur aggravant pour que le groupe Volkswagen lâche son désormais ex-partenaire algérien.
Si Volkswagen avait débuté sa prospection au mois de juin dernier, en Algérie, et qu’il avait étudié le nouveau cahier des charges au lendemain de sa publication, il n’en demeure pas moins que le groupe avait déjà reçu plusieurs propositions pour représenter ses marques en Algérie, notamment celle d’un important groupe français qui, par ailleurs, a essuyé un niet catégorique.
Pis encore, une semaine avant la visite du vice-président de Seat à Alger, Volkswagen avait indiqué qu’il s’attelait à sélectionner un nouveau représentant en Algérie et qu’il étudiait plusieurs candidatures pour s’adapter au nouveau cahier des charges. Bien qu’“aucune décision n’ait été prise pour le choix d’un candidat”, affirme Volkswagen, celle de lâcher le groupe Sovac est, désormais, entérinée.
Farid Belgacem
In Liberté Algérie