Abdeslam Bouchouareb, ancien ministre de l’Industrie et des mines, joue actuellement la course contre la montre pour éviter d’être extradé du pays où il se trouve pour échapper à la justice algérienne qui a programmé de l’auditionner dans de lourds dossiers de corruption.
Pour ce faire, de nombreuses méthodes «bien connues» dans les milieux de la justice ont été utilisées par l’ancien ministre. Comme annoncé dans une édition précédente du Soir d’Algérie, ce dernier a déjà fait parvenir à la justice algérienne un certificat médical dont la teneur se rejoint dans le fond puisqu’il a été émis par un psychiatre.
Abdeslam Bouchouareb, effrayé par la purge qui s’exerçait alors dans tous les milieux proches de Bouteflika, et sachant surtout que sa citation au niveau de la justice n’était plus qu’une question de jours, il prolongera son séjour à l’étranger, où il se trouve depuis plusieurs mois.
Il a ainsi fait parvenir à la justice algérienne un document médical, signé par un médecin français, dans lequel son médecin traitant atteste que son patient est suivi pour troubles psychiatriques et qu’il se trouve, donc, dans l’impossibilité de se déplacer. Les procédés utilisés cet ancien ministre peuvent-ils entraver la procédure d’extradition envisagée par l’Algérie ?
Contacté pour des éclairages à ce sujet, Me Miloud Brahimi explique : «En réalité, ceci ne peut en rien bloquer la procédure d’extradition, elle peut tout au plus la retarder. C’est une manière de gagner du temps, car le suivi médical a une durée dans le temps, il est provisoire.» «Dans ce genre de cas, le pays qui demande l’extradition peut aussi demander une contre-expertise, mais, encore une fois, tout cela n’est que provisoire», poursuit l’avocat. Le processus menant à l’extradition se déroule comme suit : «Il faut une demande du gouvernement, et celle-ci doit s’appuyer sur un mandat d’arrêt international. Cette demande est transmise au gouvernement du pays abritant la personne mise en cause. Il la transmet ensuite à la justice qui la transmet au procureur, puis il y a mise en état d’arrestation. Il est évident que les pays en question doivent être signataires d’une convention d’extradition avec l’Algérie.»
Conscient de la fragilité de la situation dans laquelle il se trouve, Abdeslam Bouchouareb s’est entouré de conseillers juridiques algériens et étrangers. Des sources dignes de foi affirment qu’il a entrepris des démarches visant à obtenir un statut de réfugié .
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