Après le scandale de la pseudo-industrie automobile version Bouchouareb, le voile commence à se dissiper sur des projets gardés sous le boisseau depuis plusieurs années et dont les promoteurs soulignent un fort taux d’intégration et une plus-value pour l’économie nationale.
C’est le cas notamment pour le secteur de la fabrication des bus et cars qui bénéficie d’un savoir-faire local vérifié et d’une industrie de sous-traitance longtemps éprouvée par la SNVI à travers sa gamme de véhicules de transport de personnes.
Méditerranée Polyester (Medit-Pol) est une entreprise domiciliée à Khemis El Khechna près d’Alger qui a consolidé son expérience, 20 années durant, en assurant l’habillage des bus, minibus et autocars de la société nationale SNVI.
Elle est aussi à l’origine du design et de la conception de composants de carrosserie des véhicules comme le prototype de bus 4X4, l’autobus 100L6 ainsi que la cabine basculante du camion SNVI K66.
L’usine de Medit-Pol s’étend sur une superficie de 18 000 m2 elle se décompose en plusieurs ateliers, moulage, injection et thermoformage, carrosserie, embarcation, stockage etc. Le cœur de l’activité reste la fabrication à base de résine, de dizaines de composants divers pour les bus, les camions et les tramways.
Un taux d’intégration de 65%
Fort de cette expérience et de ce précieux partenariat avec le constructeur historique national, Medit-Pol n’a pas hésité à franchir le pas de l’industrialisation en réalisant un prototype de minibus sous le label de «Africa», depuis la conception jusqu’à la fabrication et surtout un taux d’intégration local de 65%. Un taux particulièrement important que le premier responsable de l’entreprise, Saïd Hamza, a d’emblée justifié par la fabrication sur site de l’ensemble des pièces, de la carrosserie jusqu’au châssis en passant par les sièges, l’habillage, à l’exception du bloc motopropulseur qui vient de SNVI Constantine et également des trains avant-arrière.
La seule opération d’importation concerne le matériau de base pour la fabrication des composants en plastic, en l’occurrence, la résine. Et même si ce projet ambitieux n’a bénéficié jusque-là ni des avantages accordés dans le cadre de l’ANDI et le CNI, ni de crédits octroyés auprès des banques, il reste pour l’heure en attente des différentes autorisations et autres agréments devant être délivrés par le ministère de l’Industrie et des Mines. Alors que l’on sait maintenant les grandes facilités accordées au cercle fermé des tenants des importations déguisées de véhicules.
Le parcours du combattant
Les responsables de Medit-Pol, au cours d’une conférence de presse organisée hier mardi, ont mis le doigt sur les principaux obstacles qui obstruent le bon déroulement de leur activité, à savoir la dépendance d’un seul donneur d’ordre, la SNVI, les autorisations d’importation des matières premières, le besoin de foncier pour la production en chaîne et bien sûr les autorisations pour l’investissement industriel. Ils signaleront, par ailleurs, le blocage au port de quantités importantes de résine dont la durée de vie est limitée à seulement 4 mois et qui est le matériau de base pour la fabrication des composants et de ce fait, honorer les engagements pris avec la SNVI.
Parallèlement à ce projet, un autre investissement a été maturé avec le groupe Elsecom pour la fabrication de bus de la marque Isuzu et dont le dossier d’approbation attend au niveau du ministère de l’Industrie depuis 3 ans.
Le minicar Africa conçu et fabriqué par Medit-Pol affiche une capacité d’accueil de 36 places assises et 11 debout et une carrosserie avec deux portes d’accès. Il est équipé d’un moteur diesel d’origine Deutz de 4 cylindres à injection directe et développant une puissance de 130 ch.
Son prix de vente serait au moment de sa future production et commercialisation autour
de 8 200 000 DA.
B. B. Le Soir d’Algérie